
«La pétanque, c’est un jeu d’affrontement où la stratégie prime sur l’adresse», explique Jean-Paul Goffoz, référent pour la formation des jeunes à la fédération française de pétanque*. Et cette semaine, durant les formations, les équipes de filles ont rapidement battu les garçons. Elles étaient plus stratégiques, collectives, anticipatrices.»

Jean-Paul Goffoz connaît bien Mayotte. Il a occupé les fonctions d’inspecteur au vice-rectorat, chargé de l’éducation physique pour les 1er et 2nd degrés entre 2005 et 2010. «A l’époque, il y avait encore moins d’équipements qu’aujourd’hui et quand il faisait très chaud, plutôt que de faire courir les gamins, on avait généralisé la pratique de la pétanque sous les arbres. Pour les jeunes, la pétanque est un support éducatif vraiment intéressant : on choisit ce qu’on va faire, on le dit, on le fait, on vérifie ce qu’on a fait, on l’analyse et on le modifie pour être plus efficace.»

La pétanque comme activité périscolaire
La pétanque possède également les vertus et les valeurs des sports collectifs et des sports mixtes… de quoi séduire. Cette semaine, les formations pour de futurs instructeurs ont rassemblé en trois jours pas moins de 257 personnes ! La mairie de Pamandzi avait même envoyé ses animatrices pour qu’elles puissent, dans les activités périscolaires, proposer et encadrer des activités pétanque.
Ibrahim Moussa, président d’honneur du PCP, très fier des labels d’école de pétanque française décrochés par le club
«A la fédé, quand j’ai donné les chiffres, on ne me croyait pas. Pour l’instant, Mayotte est toute petite avec seulement 350 licenciés. Mais l’objectif est de porter ce nombre à 500 en moins de 2 ans», explique Jean-Paul Goffoz.

Des boules gravées à son nom
Au PCP, le pétanque Club de Pamandzi, on s’inscrit pleinement dans cette dynamique. «Le club va doubler le nombre de licenciés qui sont actuellement 64, alors qu’un 2e club s’est monté dans la commune», espère Ibrahim Moussa, le président d’honneur du PCP qui est l’heureux propriétaire de boules de pétanque gravées à son nom. «Je suis allé les acheter en métropole directement à l’usine. C’était en 2011, je représentais Mayotte au championnat de France», se souvient-il.
Apprendre à arbitrer, c’est aussi apprendre la pétanque
Mayotte se rend encore dans les compétitions nationales pour apprendre, la faute aux jeunes espoirs qui arrêtent de pratiquer après le bac. Mais plus le nombre de pratiquants correctement encadrés sera important, plus des stars de la pétanque mahoraise pourront émerger.
Le tournoi de l’océan indien à Mayotte
Pour cela, Jean-Paul Goffoz tente de rassembler dans un même élan, vice-rectorat, UNSS, les directions de jeunesse et sport nationale (DJSCS) et départementale autour de la fédé pour que Mayotte reçoive des équipements envoyés de métropole, sacs, boules, ronds… pour développer rapidement la pratique. «Pour l’école, on a commencé avec les enfants des écoles de Pamandzi autour du boulodrome mais rapidement, tous les enfants de Petite-Terre pourront venir», s’enthousiasme Ibrahim Moussa.

Quant aux rendez-vous de la pétanque mahoraise, ils sont nombreux dès ce samedi à Pamandzi, avec un rassemblement de tous les amateurs et pratiquants, et particulièrement les jeunes, les femmes et les personnes en situation de handicap pour une belle journée de partage de 10h à 16h.
Le championnat, qui se joue un samedi sur deux (en tête à tête, doublette et triplette) a repris le week-end dernier et de beaux événements sont à venir : c’est à nouveau Mayotte qui accueille sur le boulodrome de Pamandzi le tournoi officiel de l’océan Indien dans quelques semaines.